A J + 1, les forces d’invasion tenaient une bande côtière de 65 kilomètres de long et profonde de 30. La majorité des troupes d’assaut avaient débarqué et près de 3000 prisonniers avaient été faits.
Tandis que nos troupes avançaient, elles recevaient un accueil frisant l’hystérie de la part des français. La Bannière Etoilée flottait côte à côte avec les Trois Couleurs françaises à pratiquement chaque fenêtre. Les communes libérées, goûtant leur première liberté depuis plus de quatre ans, étaient des masses de bleu, blanc et rouge. Des foules de gens souriants, heureux, se pressaient dans les rues pour acclamer et encourager les colonnes américaines poursuivant l’Allemand en retraite.
Le matin du 18 août, le 15ème Régiment était prêt à avancer derrière le 3ème Groupe de Reconnaissance et occuper les hauteurs immédiatement au Sud et à l’ouest de BRIGOLES jusqu’à ce que le 30ème régiment puisse continuer son avance.
A 11 heures, le 3ème Bataillon était à GAREOULT et envoyait deux compagnies à LA ROQUEBRUSSANNE, la 12ème Compagnie demeurant à GAREOULT.
A 12 H 00, le Général O’DANIEL ordonna aux éléments du Troisième Groupe de Reconnaissance, rattachés au 15ème d’Infanterie de couper la route à l’ouest de LA ROQUEBRUSSANNE.
A 13 heures, la 1ère Compagnie faisait mouvement sur GAREOULT et après avoir relevé la 12ème Compagnie, fit mouvement pour rejoindre le reste du 3ème Bataillon à LA ROQUEBRUSSANNE. Une heure plus tard, la 9ème Compagnie suivie de la 11ème Compagnie, lança son attaque sur la route au nord de cette commune. A environ 1300 mètres, elles furent ralenties par un tir d’armes légères mais la progression continua plus lentement et occupa la hauteur à l’est de la route, juste au sud de la route de TOURVES – BRIGNOLES. De là, elles pouvaient faire feu sur la RN 7, l’artère principale allant vers l’ouest et l’important centre de communications d’AIX et qui était un axe de ravitaillement pour les forces allemandes combattant à l’est de BRIGNOLES et en d’autres points. Plus tard le Bataillon envoya un détachement à l’ouest de LA ROQUEBRUSSANNE pour prendre la commune de MAZAUGUES. Entre temps, le Bataillon maintenait son barrage routier à l’ouest de LA ROQUEBRUSSANNE avec une compagnie au sud-ouest de NEOULES. La 1ère Compagnie était à proximité de FORCALQUEIRET.
Durant cette journée, tombèrent sur la commune de LA ROQUEBRUSSANNE, le Soldat de 1ère Classe Raymond SMITH, de CINCINNATI dans l’OHIO et le Soldat Kenneth FOUNTAIN de PLATTBURG dans l’Etat de NEW YORK.
Jusqu’à présent, le régiment et la division avaient progressé aussi rapidement que leurs moyens de transport le permettaient et pratiquement rien n’avait retardé leur avance si l’on excepte les barrages routiers ennemis judicieusement placés. La résistance ennemie à BRIGNOLES lui avait pratiquement coûté un Régiment. Cela avait brisé les reins de l’ennemi dans sa tentative précipitée d’arrêter notre avance et notre contournement de TOULON et MARSEILLE par le nord. Que les Allemands soient déjà dans une situation difficile dans le sud de la France était corroboré par les déclarations d’un prisonnier qui précisa que son général avait ordonné que chaque homme s’occupe de lui-même. La retraite était complètement désorganisée. Pour les Allemands, c’était chacun pour soi, une véritable déroute. Les Américains progressaient si vite, faisant peu de cas des barrages routiers et des actions retardatrices des Allemands. Ils fuyaient pour sauver leur peau.
C’était un bref extrait de l’Histoire de la 3ème D.I. des Etats Unis.
Le 18 août 2007, en présence de Monika Stoy, capitaine de la 3° DI américaine, de Mme Pons députée et de M. Fabre, vice-président du conseil général, ont été dévoilées les plaques commémorant le passage de la 3°DI et les noms des deux soldats américains tombés à la roquebrussanne.
Pour l'occasion, était présent un cortège d'une trentaine de véhicules militaires américains d'époque appartenant à l'association FORTY FOUR MEMORIES.