Les premiers témoignages d’occupation du territoire de la Roquebrussanne :
A partir de 1930 de nombreuses fouilles ont été réalisées un peu partout par des particuliers. MM. Saglietto, Ducret, Léonce Baude, Elie Alexis, l’ASER, etc. ont permis des découvertes qui témoignent d’habitats protohistoriques et gallo-romains.
Ces collections particulières ont été éparpillées ou perdues et souvent il n’en reste que la
description.

1)Le chalcolithique (de – 2500 à -1800): Dans les grottes du pas Gravet (colline de la Loube) et de la Baume Fère (colline d’Agnis en haut du vallon du chevrier) il a été trouvé du matériel attestant de cette période (où un outillage en pierre est complété par des objets en cuivre : silex, haches polies,..). Un dolmen existe encore à l’Amarrron, qui était un col de transhumance important près de Puey Boulon

2)L’âge de fer avec de nombreux oppida ,temporaires ou permanents, perchés au-dessus de points d’eau et dont on retrouve un peu partout les traces.

*l’oppidum de Puey Boulon (ou Pey Boulon, ou Piberon mais aussi Engardin ou Castel-gardin au Moyen-Age).Position remarquable pour une installation quasi permanente car il domine la plaine et est bien défendu naturellement par des rochers abrupts à l’est, des murailles au sud, un aven au nord-est. La source des Cendriers coule au-dessous. On y a retrouvé les ruines d’un hameau  et d’une chapelle.
Dans des temps plus calmes ses habitants ont migré vers le hameau des Molières plus facile d’accès.

*l’oppidum de Puey Requiou , face à Lamanon au nord de l’Issole. Au sommet de la colline il y a une pierre de bornage gravée d’une croix et de l’altitude du lieu (629m), On y retrouve les restes d’une triple enceinte formant terrasse.

*l’oppidum du Pic de Lamanon , au-dessus de la ferme et qui surveille le col de l’Amerigue vers Mazaugues. On peut y voir les vestiges d’une muraille de près de 3 mètres d’épaisseur formant une terrasse plus ou moins rectangulaire d’une cinquantaine de mètres de long et les restes de cabanes en pierre sèche.
Cet oppidum surplombe la grotte du Muy qui a été occupée épisodiquement.

*l’oppidum de la Croix de Bérard à la Pignette de la Barrière au quartier des Costes (aussi appelé « camp du signal des Costes »)
Sans doute le mieux conservé des oppida roquiers. Il surplombe le village, à l’ouest, au-dessus du carrefour de la route de Mazaugues. On peut y voir les restes de son enceinte formée au sud par une muraille de 2,5m, au nord un vallon abrupt. A l‘est, des blocs de 4 mètres de haut forment le mur de soutènement de la terrasse. Là aussi il y a des restes de cabanes en pierres.
C’est en ce lieu qu’une procession venait, le 1er dimanche de mai, bénir le terroir et les troupeaux  qui partaient en transhumance.
L’un des propriétaires, un certain Bérard, y avait planté une croix en bois, dont il reste une partie. Il est question d’en installer une nouvelle.

D’autres oppida existaient mais n’ont laissé que peu de traces : à Notre-Dame, à la Foux, à Fioussac, au Sambuc…

3°) Les vestiges gallo-romains :
On a recensé 25 villae dans toute la plaine dont 5 ou 6 sur le territoire roquier : Lamanon, Font-d’Aurange, les Aires, la Frise, la Foux, les Chaberts, le Loou-Sambuc…. Les Chaberts sont sur le territoire de Garéoult ! mais une partie de la villae est sur le territoire roquier.
Seule la villa du Loou-Sambuc, dite Villa Marius, fut entièrement fouillée entre 1978 et 1983 par les archéologues du Centre Archéologique du Var (CADV) et la Direction des antiquités d’Aix en Provence.
Le propriétaire et découvreur du site, Monsieur Marius Baudino, avait un prénom prédestiné. Il a facilité la tâche des archéologues, et les a aidés autant que faire se peut. A la fin des fouilles il n’a pas accepté le remblaiement des vestiges mis à jour. C’est ainsi qu’il est possible de visiter « la villa Marius » ainsi baptisée en son honneur. Ses descendants, soutenus par la municipalité de la Roquebrussanne, s’efforcent de protéger ce patrimoine.
Le matériel mis à jour lors de ces fouilles est entreposé au CADV en l’attente d’un lieu propice pour les exposer à la Roquebrussanne.

Generalites  historiques

Au VIe siècle, nouvelles invasions barbares ; aux peuples migrant de l’est (Vandales, Wisigoths, Ostrogoths et Burgondes) succèdent des bandes arabes, normandes et hongroises.
Les anciens domaines romains situés dans la plaine semblent avoir été abandonnés au profit de ceux situés en amont, perchés donc mieux défendables. La "Pax Romana" n'est plus qu'un loingtain souvenir.

En 977 l’évêque de Marseille donne aux moines de St Victor «  la villa de fiossac… »
Fiossac viendrait du dérivé de felix « Felicus » et du suffixe « acum » désignant les colonies romaines en Gaule. En 1152 l’église de St Martin de Fioussac appartenait à la collégiale de Pignans. On la situe sur le domaine du Loou.

Après le départ des Sarrasins de la région, il y eut de fortes luttes entre les seigneurs locaux pour s’approprier les terres libérées, terres qui avaient été abandonnées à cause des problèmes d’insécurité .

Idelphons (Alphonse), Comte de Provence, possède une partie de la seigneurie.
L’autre partie est partagée entre 3 grandes familles très pugnaces :
-    Celle de Bertrand Icard  qui occupait les Baumes et les Orris.
-    Celle de Guillaume de Gardion qui occupait Castel Gardin, l’ancien Puey Boulon.
-    Celle de Brussan de Roque installé sur l’actuelle colline Notre Dame.
Le premier village de Rocca Brussanna était installé sur le piton rocheux.
C’était « …un castrum et un bourg fermé de murs et fortifiés… »
Le mot « rocca », d’où « roque », « roc », « roche », probablement d’origine celtique mais a été réutilisé par les Romains.


En 1011 l’évêque Enguelrand donne le territoire d’Avolennazo, l’actuelle Celle, aux moines de St Victor, de Marseille, pour y construire un prieuré.

En 1144 Raymond de la Garde meurt et laisse  « 2 fils bâtards et 1 neveu héritier légitime ».
Le neveu vend ses droits sur le domaine de Castel Gardin au monastère de la Celle.
Les fils vendent ce même bien au seigneur de la Roque.
Ce bien vendu 2 fois entraînera de nombreux litiges et procès. Mais « …laissant prévaloir la morale… » et sans doute les intérêts du monastère, Broussan de la Roque sera débouté et perdra ses droit sur le fief de Castel Gardin qui sera dès lors propriété du monastère de la Celle.
Ce monastère qui était jusqu’alors occupé par quelques moines va, à partir de 1155, devenir un monastère de Bénédictines. Une grande communauté de moniales y sera installée, jusqu’à 100 religieuses, appartenant aux plus illustres familles de Provence. Un prieur gérait les biens des religieuses; il devient donc le seigneur de la Roque.

En 1180  Broussan de la Roque se retire au monastère avec ses enfants : Guido, Hugo, Dracona et Broussan junior.

En 1185 le Comte de Provence  donne sa partie sur la seigneurie au prieur et à l’abbaye.

En 1227, à la mort de leur père, Guido, Hugo et Dracona de la Roque décident de rester au monastère et vendent ainsi leur part sur le fief.
Seul Broussan, le plus jeune des enfants, refuse d’y rester et décide de revendiquer sa part sur l’héritage. Cela était prévu dans le contrat passé par leur père, mais le prieur n’accepte pas de lui rendre sa part. Un long procès s’ensuivra et Broussan de la Roque sera connu sous le nom de « Broussan l’apostat ». Le litige sera tranché par la cour du Comte de Provence, en faveur du monastère. Le malheureux Broussan y perd tous ses droits sur le fief. Il n’aura qu’une maigre pension alimentaire et n’y gagne que la liberté et la reconnaissance des villageois.

En 1238 le pape Grégoire IX prend sous sa protection  les biens et possessions du monastère.

En 1244, pour faire cesser les protestations de Broussan de la Roque, le fief est cédé à Béatrix, épouse de Charles d’Anjou, « avec clause de reversion à son décès … »

En 1257   Charles d’Anjou  récupère le fief…et le donne à l’évêché.

En 1365 une bulle du pape Urbain V stipule que «  l’évêque de Marseille vend au monastère de la Celle …la juridiction… » sur le fief de Roque .Les habitants du bourg ne voulant pas reconnaître pour seigneur l’évêque de Marseille qui les exploitait, ce dernier rendit contre eux une sentence d’excommunication.

Au XIIIe siècle les habitants vont peu à peu descendre s’installer au bas du piton rocheux entre l’Issole et le Merderic, plus près des champs et plus pratique.

En 1335  «  Le Prieur suivant la translation du village dans la vallée, y a installé son nouveau Castel, il s’est soucié de le fortifier sans se préoccuper de prévoir la défense de l’agglomération ». « Le Prieur a installé la nouvelle maison seigneuriale dans l’ancienne maison de J. Bremond, à Villedieu, sur la place acquise en 1335…..Au pied de la maison seigneuriale se trouve le prés de Castel, en bordure de La Latte, les habitants ont le droit d’y danser ». (La Latte, nom que prend l’Issole à sa traversée du village). «  La nouvelle demeure comporte une grande tour, grange dimière, cellier, prison ».
Les cadastres permettent de situer la maison seigneuriale ; elle occupait  le côté sud de l’actuelle Place de la Fontaine, appelée alors Place de Château. La majeure partie des bâtiments actuels date de cette époque.

En 1448, après l’installation du vicaire dans le nouveau presbytère construit près de la nouvelle église du bourg neuf à la sortie du village, le vieux bourg est abandonné.
Le nouveau village s’appelle alors Villedieu, mais les habitants n’acceptent pas ce nom et par fidélité à leur seigneur continuent à l’appeler Roqua Brussanna.

En 1660 les dernières bénédictines restant à la Celle vont s’installer à Aix mais le prieur continuera jusqu’à la révolution à gérer leurs biens.
L’église Sainte Marie du Castrum devient la chapelle Notre Dame d’Inspiration et ne sert plus que pour les pèlerinages.

Le nouveau village s’est installé tout d’abord le long des actuelles rues St Antoine, Ste Marguerite, rue des cloches,…Puis petit à petit il s’est étalé, a franchi la Latte vers l'Orbitelle, est monté vers le quartier du Portail, est descendu jusqu ‘à l’église….

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Le village qui s'étire nonchalamment entre les collines a su garder son cachet originel.

Les vieux platanes vous ouvrent la voie jusqu'à la place de la Loube qui doit son nom au sommet culminant à 836 mètres.

Image Vous pourrez y découvrir l'Eglise Saint-Sauveur, datant du XV ème siècle, avec des bénitiers du XVI ème siècle. Son acoustique peut être appréciée lors des concerts qui y sont donnés régulièrement. D'aucuns disent que notre église est une ébauche de la basilique de Saint-Maximin.

Tout près un ancien Moulin à huile dont la structure a été conservée mais qui est aujourd'hui un lieu dédié à nos artistes et artisans. De février à décembre vous y trouverez une exposition permanente de peinture et de produits du terroir. Des manifestations diverses se succèdent toute l'année (voir programme).

Image Au coeur du village s'élève la tour de l'horloge, Une inscription donne la date de sa construction : 1616. Pour accéder au mécanisme, il faut gravir 60 marches en pierre de taille. 170 à 180 tours de manivelle sont nécessaires pour remonter le mécanisme. Le campanile qui la surmonte abrite une cloche ornée de trois chérubins, installée en 1669.

Flânez dans les vielles rues, admirez les portes anciennes et les maisons dont les façades rénovées dévoilent des détails architecturaux inattendus, découvrez une très ancienne maison en mal de rénovation mais pleine de charme, arrêtez vous rue de la Latte pour écouter couler l'Issole et vous reposer avant de partir à la découverte des alentours.

Votre premier but pourrait être la chapelle Notre Dame d'Inspiration que l'on atteint en suivant une calade médiévale. Des oratoires ont été construits tout au long de ce sentier qu'ont emprunté nombre de pèlerins de Saint Jacques de Compostelle. La chapelle, qui contient une intéressante collection d'ex voto, est située au sommet d'une colline, là ou ont été construits un castrum puis le château féodal dont on peut encore découvrir quelques murs. Un amphithéâtre en plein air domine la plaine et c'est de ce point qu'aujourd'hui encore le prêtre bénit le terroir lors du pèlerinage traditionnel du 8 septembre.

Non loin du village en direction de Toulon, vous découvrirez une ferme gallo-romaine à vocation vinicole fondée en 46 avant note ère. Elle s'étende sur environ 3500 mètres carrés. De sa découverte en 1977 par le propriétaire du terrain jusqu'à 1983, elle a fait l'objet d'une fouille complète. Aujourd'hui, vous pouvez la visiter en vous aidant d'un panneau explicatif. Un chantier de jeunes a eu lieu en 2003 pour en assurer la sauvegarde.

Le hameau des Molières et sa chapelle Saint Louis sont un autre but de promenade. Situé à environ trois kilomètres du village, il vous donnera un exemple de réhabilitation particulièrement réussie d'un hameau abandonné au fil des siècles (voir brochure) De là, vous pourrez continuer le long des sentiers... pourquoi pas en faisant porter votre repas ou véhiculer vos plus jeunes enfants par un âne...

Les plus courageux pourront monter au sommet de la Loube d'où ils découvriront un superbe panorama, des sommets des Alpes à la Méditerranée. Par temps clair, on peut apercevoir les îles d'Hyères. Une table d'orientation vous indiquera les lieux remarquables.

Image Si vous êtes curieux de botanique, le jardin d'Elie, à la sortie nord du village, vous comblera. Jardin de philosophe, de poète, créé par un amoureux de la nature et précurseur de la lutte pour la protection de l'environnement, il est aussi aujourd'hui un lieu de formation pour enfants et adultes.



Une visite à l'Archéo-poterie s'impose. L'artisan vous dévoilera les antiques méthodes de fabrication qu'il réemploie. Vous pourrez admirer ses oeuvres et pourquoi pas, acheter chez lui un souvenir de votre séjour à la Roquebrussanne.

La vigne était cultivée dès l'Antiquité à la Roquebrussanne (voir ferme Gallo-romaine). Rencontrer nos vignerons dans leurs caves, c'est la certitude d'un moment de plaisir car, au cours d'une dégustation de leurs produits, ils vous parlerons avec passion de leur travail.

Et, le samedi matin, vous pourrez venir sur le marché, place de la poste, et y découvrir les produits du terroir: miel,olives, confitures, savons au lait d'ânesses de fabrication artisanale, plantes aromatiques s'ajoutent aux produits plus conventionnels.

Partout en Provence " l'aïgo es d'or " (L'eau est d'or)

A la Roquebrussanne, elle est partout présente... sauf en cas de sècheresse très importante.

Le village actuel a été construit le long d'un cours d'eau, l'Issole.

Une des curiosités à ne pas manquer est la suite de petits ponts dits "romains" qui permettent d'accéder à des jardins.

Image En flânant dans les rues et ruelles, on découvre de nombreux lavoirs et fontaines, dont celle de la place de l'horloge, datant de 1792, restaurée en 1860. L'enfançon de pierre représente St Sauveur, le patron de notre village. La coutume voulait que l'on fleurisse en permanence la statue.

A l'extérieur du village, en bordure de la route départementale qui mène à Garéoult, vous pourrez admirer les lacs  Laouciens

Au cours de vos promenades dans nos vallons et collines vous pourrez découvrir de nombreuses sources, en particulier celle des Orris, où l'eau surgit d'une grotte profonde dans un cadre de rochers et de végétation verdoyante.

Grottes habitées pendant la préhistoire, oppida, charbonnières, on peut vraiment trouver des traces de l'occupation de notre site sans discontinuer à travers les âges.

N'est-ce pas la preuve que nous vivons dans un des plus beaux "coins" de la Provence verte ?

Nous vous y attendons. Vous pouvez compter sur un accueil chaleureux, non seulement de la part du personnel de l'Office de Tourisme, mais aussi des Roquiers qui seront fiers de vous faire découvrir leur village.

Possibilités d'hébergement:

hôtel, résidence de tourisme, chambres d'hôtes, gîtes, chambres chez l'habitant, meublés.